La ligue Ile de France
Historique de la Ligue
Gérard GRAS - Président de la ligue île de France de 1982 à 1997
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“Lorsque le souffle de la vie quitte l’homme clôturant le dernier chapitre du livre de sa vie, apparaît comme un révélateur, ceux dont le destin marque d’un profond sillon la réalité de leur histoire, de celle de la foule des anonymes “.
Ainsi, comment considérer la vie de l’homme que fut Gérard Gras autrement que celle d’une personnalité résolument affirmée dans le choix de tous ses engagements.
Le suivi de son parcours dans le monde des budos est significatif d’une perception très vive des valeurs. Lui qui avait décidé de choisir l’Aïkido, voie permettant de progresser dans la réalisation de son épanouissement.
Judoka issu de l’époque où la tradition et l’étiquette anoblissaient la discipline, il fut séduit par l’Aïkido que développait Maître TADASHI ABE, dès 1952 avec lequel il pratiqua jusqu’en 1960.
L’arrivée en France de Maître NAKAZONO et de Maître NORO, lui permit d’affiner sa pratique. Puis ce fut celle de Maître TAMURA en 1964.
En octobre 1963, l’ACFA voit le jour et Gérard, fidèle à ses principes, en devint membre fondateur et secrétaire général. En juin 1971 est fondée l’Union Nationale d’Aïkido. Gérard est secrétaire général de l’ACFA. Lorsque en 1972, l’ACFA intégra définitivement la FFJDA dans le cadre de l’UNA, Gérard fut l’un des rares à ne pas suivre ce choix, considérant la main mise administrative du judo comme un amalgame inadmissible sur un art dont il avait mesuré déjà l’importance.
Dans cette attitude de chef de file d’un aïkido unique, libre et sans frontières, nous retrouvons toujours cette idée généreuse quand il accéda à la présidence de l’Ile de France au sein de la FFLAB qu’il avait rejoint dès 1982 quand l’Aïkido retrouve son indépendance. Tout au long de ses mandats fédéraux et de ses engagements européens il s’avéra être un gestionnaire exemplaire et rigoureux, avec un sens aiguë de l’organisation. Habile négociateur, doué d’une infinie patience, à l’écoute des autres, sachant s’entourer de collaborateurs avertis et toujours prêt à savoir se remettre en question même si la raison devait en atténuer la passion.
Gérard militait pour un Aïkido au service de tous, même pour les pratiquants éphémères, s’opposant à l’appropriation du savoir par quelques ” privilégiés “.
Cette forme d’engagement ferme, mais tolérante, pour un Aïkido affûtant le sens critique, permettant de s’affranchir des dépendances aliénantes, un Aïkido ouvert à tous, dégagé des esprits de chapelle favorisait le rassemblement de toutes les tendances qui caractérisent la discipline. Il incarnait totalement l’expression de l’homme libre insensible à toute compromission.
Ce grand président au charisme indéniable, à la tonalité du verbe inoubliable, homme de référence imprégné des principes de l’Aïkido, Gérard restera pour un grand nombre et pour longtemps celui d’un véritable responsable, épris de justice et de clairvoyance au jugement sûr et aux décisions fermes. Il était un homme accompli, un de ces hommes dont on est fier de partager l’amitié.
Mais n’oublions pas que dans le destin de tout homme veille très souvent avec bonheur, un personnage dont les biographes oublient souvent d’évoquer l’importance et le talent. Aussi, merci Geneviève pour nous avoir permis d’apprécier ce qui fut et restera pour nous tous l’exemple à suivre.